jeudi 13 mars 2008

12.03.08

Je ne pensais plus avoir à aller dans cet endroit où les corbeaux règnent sur les monuments de marbre gravés, où certaines fleurs sont plus artificielles que n'importe quel morceau de plastique, où le sol semble être gainé d'une énergie fantastique, mythique mais également sombre, froide, triste et mortuaire.
Et voila que cet endroit angoissant, tous les mois, j'y vais -y déposer une fleur, une fleur naturelle- et que tous les jours je ressens cet espace.



Incontrôlable ma gorge se noue quand dans le métro, les arrêts de la ligne A défilent, une fleur à la main, je tiens cette marguerite rouge vif à la tige immense.


Jean GARCIA
Marie GIANNITELLI née GARCIA

Sylvie GARCIA 1956-2006


Impossible de se recueillir en silence,
aujourd'hui l'allée est bouchée quand je viens te rendre de nouveau visite. Un camion stationne, 3 hommes s'activent, le camion est une pelleteuse. Elle creuse et les morceaux de bois s'ammoncellent... en prévision de quoi? d'un soudain malheur qui laisserait d'autres hommes en proie à la solitude, la dépression, la folie, la colère, le suicide?
je bouffe sanglots et rires nerveux pour ne pas déranger. je place ce brin de nature dans le vase, pendant juste quelques secondes je regarde la gravure dorée de ton nom, juste le temps de me dire que ce nom, ici, c'est toi, ma maman.

C'est indéniable: " ... je n'serais jamais deux sans toi. "

ces dates gravées m'obsèdent, ces 50 ans qui les séparent me rendent folle, la colère m'emporte et me laisse bête en même temps. Quel âge j'ai déjà? 17 ans 17 ans.


je tiens fébrilement debout -comment?- j'empreinte un autre chemin pour retourner au bureau des contre-maîtres, ce corbillard gris garé plus loin, je suis un jour montée dedans avec ma nouvelle petite famille... ............................ .



je sors enfin, l'air semble plus frais, plus pur encore. j'ai l'impression d'être plus fragile qu'avant. un banc, une cigarette, de quoi écrire, ça: "rendre l'invisible, visible"

le métro file, le temps aussi d'ailleurs. Avec le recul, j'ai envie d'être maman, folle idée que je me refusais à penser. "certaines choses se donnent à réfléchir, d'autres à penser", seulement. c'est un fait le temps fait les choses à sa façon.


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